Design thinking : Définition, exemples, process et méthode

Le Design Thinking est un processus non linéaire et itératif que les équipes utilisent pour comprendre les utilisateurs, remettre en question les hypothèses, redéfinir les problèmes et créer des solutions innovantes à prototyper et tester. Il est particulièrement utile pour aborder les problèmes mal définis ou inconnus et comprend cinq phases : empathie, définition, idéation, prototypage et test.


Pourquoi le Design Thinking est-il important ?

Le Design Thinking favorise l’innovation. Les entreprises doivent se réinventer pour survivre et rester compétitives dans un environnement en rapide évolution. Les équipes transversales travaillent ensemble pour comprendre les besoins des utilisateurs et créer des solutions qui répondent à ces besoins. De plus, le processus de Design Thinking aide à découvrir des solutions créatives.

Les équipes de design (UX, UI, Product, Research, etc) utilisent le Design Thinking pour s’attaquer à des problèmes mal définis ou inconnus. Le Design Thinking offre des méthodes et des outils pratiques que des entreprises majeures comme Google utilisent pour stimuler l’innovation. De l’architecture à la technologie en passant par les services, les entreprises de tous secteurs utilisent cette méthodologie pour résoudre des problèmes complexes.

Définition et objectif du Design Thinking

Le processus de Design Thinking vise à satisfaire trois critères :

  • Désirabilité : ce que les gens désirent
  • Faisabilité : est-il techniquement possible de construire la solution ?
  • Viabilité : l’entreprise peut-elle en tirer profit ?
  1. Désirabilité : Répondre aux besoins des utilisateurs

    Le processus de Design Thinking commence par examiner les besoins et les comportements des personnes, c’est-à-dire des utilisateurs finaux.

    L’équipe écoute avec empathie pour saisir les véritables désirs des utilisateurs, plutôt que de se fier à ce que l’organisation croit qu’ils veulent ou dont ils ont besoin. Elle réfléchit ensuite à des solutions pour satisfaire ces besoins du point de vue de l’utilisateur.


  2. Faisabilité : Être techniquement possible

    Une fois que les équipes de conception identifient une ou plusieurs solutions, elles déterminent si l’organisation peut les mettre en œuvre. En théorie, toute solution est faisable si l’organisation dispose de ressources et de temps infinis pour la développer.

    Cependant, en fonction des ressources disponibles, les concepteurs évaluent si la solution mérite d’être poursuivie. Ils peuvent itérer sur la solution pour la rendre faisable ou planifier d’augmenter ses ressources ; embaucher du personnel par exemple.


  3. Viabilité : Générer des profits

    Un produit désirable et techniquement faisable ne suffit pas. L’organisation doit être capable de générer des profits à partir de la solution envisagée. La viabilité est essentielle pour toute structure, commerciale ou non.

Auparavant, les entreprises commençaient par la faisabilité ou la viabilité et essayaient ensuite de trouver un problème pour ajuster la solution et la pousser sur le marché. Le Design Thinking inverse ce processus et préconise que les équipes commencent par la désirabilité et intègrent ensuite les deux autres aspects.

schéma design thinking

Le process du Design Thinking

Le processus de design comporte cinq phases : empathie, définition, idéation, prototypage et test. Ces étapes ne sont pas toujours séquentielles. Les équipes les exécutent souvent en parallèle, dans le désordre, et les répètent selon les besoins.

  1. Empathie :

    Comprendre les utilisateurs en observant et en engageant des discussions pour découvrir leurs besoins, comportements et motivations. Voir notre dossier sur l’UX research.


  2. Définition :

    Redéfinir et formuler les problèmes d’une manière centrée sur l’utilisateur. C’est une étape cruciale pour garantir que l’équipe aborde les bonnes questions.


  3. Idéation :

    Générer un large éventail d’idées et de solutions possibles. L’objectif est de favoriser la pensée divergente sans se restreindre aux idées immédiatement réalisables.


  4. Prototypage :

    Créer des versions simplifiées des solutions pour explorer leur viabilité. Les prototypes permettent de tester et d’affiner les idées rapidement. Il existe des outils spécialement dédiés comme Figma, ou Miro pour la phase de prototypage.


  5. Test :

    Évaluer les prototypes avec les utilisateurs finaux pour recueillir des retours et améliorer les solutions. L’outil Survicate vous permet d’évaluer vos propositions grâce aux sondages par exemple.

Des exemples de Design Thinking

Le Design Thinking se caractérise par sa diversité d’approches et de méthodologies. Chaque cadre offre une perspective unique et complémentaire sur la manière d’aborder la résolution de problèmes complexes et l’innovation centrée sur l’humain. Parmi les cadres les plus reconnus figurent l’approche :

  • Tête, Cœur et Main par l’AIGA
  • Le modèle en cinq étapes de la d.school de Stanford
  • Le modèle de l’Innovation Centrée Utilisateur par LUMA Institute
  • Le Double Diamant du Design Council.

Chacun de ces cadres guide les équipes à travers un processus itératif et collaboratif visant à comprendre profondément les besoins des utilisateurs, à générer des idées novatrices et à concrétiser des solutions pratiques et efficaces.

Tête, Cœur et Main par l’AIGA

L’approche Tête, Cœur et Main par l’AIGA (American Institute of Graphic Arts) offre une perspective holistique du design. Elle intègre les aspects intellectuels, émotionnels et pratiques du processus créatif.

  1. Tête :

    Les designers endossent souvent de multiples rôles au cours d’un projet, agissant non seulement en tant que designers mais aussi en tant que consultants en branding, marketing et stratégie de communication. Le rôle du designer dans la résolution de problèmes complexes et l’élaboration de stratégies réside dans la tête.

    Cette composante intellectuelle est axée sur la pensée stratégique, la résolution de problèmes et les aspects cognitifs du design. Elle implique une recherche approfondie et une réflexion analytique pour s’assurer que les décisions de design sont intentionnelles et bien fondées.

  2. Cœur :

    L’un des attributs particuliers des designers est leur capacité à combiner créativité, inspiration et empathie. Cela leur confère un avantage pour créer des solutions centrées sur l’humain. Le cœur du designer est essentiel à son intérêt pour l’amélioration de l’expérience humaine.

    Cet intérêt se manifeste par des travaux ayant un impact social positif, ainsi qu’une valeur esthétique et commerciale. La dimension émotionnelle met l’accent sur l’empathie, la passion et la centration sur l’humain, assurant que les conceptions résonnent sur un niveau plus personnel et profond.

  3. Main :

    Ce qui distingue ultimement les designers, c’est leur talent pour créer des solutions attrayantes visuellement et engageantes qui rendent les expériences significatives, claires et même émotionnelles.

    La maîtrise des outils de design, techniques et matériaux nécessaires pour concrétiser les concepts est cruciale. Cela inclut la capacité à exécuter et à mettre en œuvre efficacement les idées de design.

L’approche en 5 étapes par le Hasso Plattner Institute of Design (d.school)

Le Hasso Plattner Institute of Design, connu sous le nom de d.school de Stanford, propose un processus en cinq étapes :

  1. Faire preuve d’empathie :

    Cette phase met l’accent sur la compréhension profonde des utilisateurs, en observant et en engageant activement avec eux pour saisir leurs besoins, leurs motivations et leurs défis.


  2. Définir :

    Après avoir recueilli des informations à travers l’empathie, l’équipe définie le problème à résoudre de manière claire et précise, en s’assurant que tous les membres comprennent les enjeux.


  3. Idéer :

    Dans cette phase, l’équipe génère une multitude d’idées créatives pour répondre au problème défini. La pensée divergente est encouragée pour explorer des solutions innovantes.


  4. Prototyper:

    Les idées sélectionnées sont transformées en prototypes tangibles qui permettent à l’équipe de visualiser et de tester rapidement des solutions potentielles.


  5. Tester :

    Les prototypes sont soumis à des tests rigoureux auprès des utilisateurs pour obtenir des retours précieux. Ce processus itératif permet d’affiner les solutions en fonction des résultats des tests.

Le modèle de l’Innovation Centrée Utilisateur (ICU) par LUMA Institute

LUMA Institute propose un modèle de l’Innovation Centrée Utilisateur (ICU) qui se concentre sur trois phases principales : Comprendre, Explorer et Concilier.

  1. Comprendre :

    L’équipe commence par observer et interagir avec les utilisateurs pour identifier leurs besoins, désirs et comportements. Cette phase est essentielle pour établir une base solide de compréhension empathique.


  2. Explorer :

    Dans cette phase divergente, plusieurs solutions potentielles sont générées par l’équipe à partir des insights obtenus. L’objectif est de créer un large éventail d’options innovantes.


  3. Concilier :

    Enfin, l’équipe converge vers des solutions concrètes en sélectionnant et en développant les idées les plus prometteuses. Ces solutions sont ensuite affinées et améliorées grâce à des itérations successives basées sur les retours des utilisateurs.

Le Double Diamant par le Design Council

Le modèle du Double Diamant, élaboré par le Design Counsil, est une méthode visuelle et structurée qui guide les équipes à travers les phases de divergence et de convergence, tant dans l’identification des problèmes que dans la création de solutions. Ce modèle est particulièrement apprécié pour sa clarté et son efficacité dans la gestion des processus de design complexes.

  1. Découvrir :

    La première phase consiste à recueillir des insights et à faire preuve d’empathie avec les utilisateurs. Les designers s’immergent dans le monde des utilisateurs pour comprendre leurs besoins, leurs motivations et leurs défis.

    Cette phase est marquée par une exploration ouverte et approfondie, utilisant des techniques comme les entretiens, les observations et les études de marché pour obtenir une compréhension nuancée et authentique des utilisateurs.


  2. Définir :

    La phase suivante est dédiée à l’identification et à la formulation précise du problème. Après avoir collecté une multitude de données, l’équipe converge pour synthétiser ces informations et formuler une problématique claire et concise. C’est un moment crucial où les insights sont transformés en une définition de problème qui guide les étapes suivantes du processus de design.


  3. Développer

    Dans la phase “Développer”, les designers brainstorment et génèrent des idées pour résoudre le problème identifié. C’est une période de créativité intense où toutes les idées sont explorées, sans jugement.

    Des techniques comme le brainstorming, les ateliers créatifs et les prototypes rapides sont utilisées pour encourager la pensée divergente et générer une multitude de solutions potentielles. Cette phase valorise la diversité des idées et favorise un environnement de collaboration ouverte et de partage.


  4. Délivrer :

    Enfin, la phase “Délivrer” consiste à tester et à mettre en œuvre les solutions viables. Les idées développées sont transformées en prototypes concrets et testées avec les utilisateurs pour recueillir des feedbacks. Les itérations successives permettent de raffiner et d’améliorer les solutions jusqu’à ce qu’elles soient prêtes pour la mise en œuvre finale. Cette phase assure que les solutions ne sont pas seulement créatives, mais aussi pratiques et réalisables.

Une approche holistique et collaborative

Le modèle du Double Diamant met en évidence l’importance de l’alternance entre les phases d’expansion et de concentration. Cette approche permet de s’assurer que les problèmes sont bien compris et que les solutions sont bien adaptées. En mettant l’accent sur la collaboration et l’empathie, ce modèle encourage les équipes à travailler ensemble de manière cohérente et centrée sur l’utilisateur.

Ces approches sont largement reconnues dans le domaine du Design Thinking pour leur efficacité à stimuler l’innovation centrée sur l’humain et à résoudre des problèmes complexes de manière créative.

méthodes design thinking

Les éléments communs des approches de Design Thinking

Malgré les différences apparentes, les cadres de Design Thinking partagent plusieurs traits communs :

  • Commencer par l’empathie : Se concentrer sur les personnes pour proposer des solutions adaptées.


  • Reformuler le problème : Explorer l’espace du problème sous plusieurs perspectives avant de proposer des solutions.


  • Penser de manière divergente : Encourager la génération d’idées variées et nombreuses.


  • Penser de manière convergente : Synthétiser les informations pour affiner les solutions.


  • Prototyper et tester : Créer et tester des prototypes pour éliminer les problèmes potentiels.


  • Itérer : Revenir aux différentes étapes en fonction des nouveaux insights.

Principes clés du Design Thinking : Aller au-delà du processus

Le Design Thinking nécessite des approches spécifiques pour être efficace :

  • Empathie : Comprendre profondément les besoins et motivations des gens.


  • Collaboration : Travailler en équipe pour bénéficier des perspectives variées.


  • Optimisme : Croire en la possibilité de créer des changements significatifs.


  • Acceptation de l’ambiguïté : Être à l’aise avec des situations ambiguës et complexes.


  • Curiosité : Être ouvert aux nouvelles idées et perspectives.


  • Reformulation : Remettre en question les hypothèses et redéfinir les problèmes.


  • Diversité : Intégrer des voix et expériences diverses pour enrichir les solutions.


  • Tangible : Rendre les idées concrètes pour faciliter la compréhension et la mise en œuvre.


  • Action : Expérimenter et apprendre en faisant.

Design Thinking vs méthodologie Agile

Bien que le Design Thinking et la méthodologie agile partagent des principes communs comme l’itération, la focalisation sur l’utilisateur et la collaboration, ils ne sont ni interchangeables ni mutuellement exclusifs. Une équipe peut appliquer les deux méthodologies sans conflit.

Similarités

  • Processus itératif :

    Les deux méthodologies encouragent le développement itératif, permettant aux équipes de progresser par étapes et de réviser continuellement leurs approches en fonction des nouvelles informations et des retours d’expérience des utilisateurs.


  • Centré sur l’utilisateur :

    Elles partagent une conviction profonde que les solutions doivent être basées sur une compréhension approfondie des besoins, des motivations et des défis rencontrés par les utilisateurs finaux. Cela garantit que les produits et services développés répondent véritablement aux besoins réels.


  • Collaboration et travail d’équipe :

    Les deux méthodologies reposent sur la collaboration étroite entre des équipes multidisciplinaires. Cela favorise une diversité de perspectives et d’expertises, conduisant souvent à des solutions plus innovantes et adaptées.


  • Flexibilité :

    Elles sont conçues pour être adaptatives aux changements et aux nouvelles informations. Les équipes peuvent ajuster leurs approches et leurs solutions en réponse aux défis rencontrés et aux opportunités découvertes tout au long du processus.

Différences

  • Objectif principal :

    Le Design Thinking se concentre principalement sur l’exploration de solutions innovantes pour des problèmes souvent mal définis ou complexes. Il met l’accent sur la découverte et la définition du problème avant de se lancer dans la création de solutions.

    La méthodologie agile est principalement orientée vers la livraison rapide et efficace de produits. Elle vise à répondre rapidement aux besoins du marché en favorisant des cycles de développement courts et des livraisons fréquentes.


  • Phases et itérations :

    Le Design Thinking commence souvent par une phase de recherche extensive pour comprendre les utilisateurs et définir le problème de manière précise. Il encourage ensuite une phase d’idéation exploratoire pour générer de multiples solutions créatives.

    L’approche agile se concentre sur des itérations rapides à travers des cycles de développement itératifs (comme les sprints) où chaque itération se concentre sur la livraison d’une version fonctionnelle du produit.

Ces différences dans les phases et les itérations reflètent les priorités distinctes de chaque méthode :

  • Exploration et innovation pour le Design Thinking
  • Exécution rapide et adaptative pour l’agile.

En intégrant ces méthodologies de manière réfléchie et complémentaire, les équipes peuvent maximiser leurs capacités à résoudre des problèmes complexes tout en répondant efficacement aux exigences du marché et aux attentes des utilisateurs finaux.

Conclusion

Le Design Thinking est une méthodologie puissante pour l’innovation et la résolution de problèmes, favorisant une approche centrée sur l’humain. En combinant empathie, créativité et rationalité, il permet de découvrir des solutions désirables, faisables et viables. Il s’adapte à divers cadres et mentalités, permettant aux équipes de s’attaquer à des problèmes complexes et de générer des solutions significatives et durables.


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